Lignine / 2021
Projet réalisé grâce à une bourse du Conseil des arts du Canada : Connexion-Création / @trapeze.foret
Sélectionné par le Festival International de Film de Cirque édition 2023
Collaboration Mathilde Benignus (Caméra & réalisation) / Thibaut Quinchon (conception sonore) / Camille Havas (performance et réalisation)
Nos intentions se rejoignent dans un désir commun d’intégrer la forêt dans nos vies en ville, d’être des alliés du végétal dans un monde ultra-connecté à tout, sauf à la nature. C’est en accrochant le trapèze dans la forêt que nous avons trouvé un chemin.
La forme du trapèze a dû s’adapter, on a dû joindre les deux cordes sur le même point d’accroche, souvent assez bas. La difficulté de trouver une branche parfaitement horizontale et suffisamment haute, nous a contrainte à laisser de côté la plupart des “figures” de haute volée, purement acrobatiques. S’installe alors une autre dimension, celle de l’attention aux multiples événements continuels qui ont lieu dans une forêt. Le vent faisant bouger les branches et le trapèze, les feuilles qui tombent et se froissent sous nos pas, la visite d’oiseaux et de coureurs développe nos sens en éveil et se traduit à la fois dans les mouvements de la performeuse et de la caméra. Nous sommes naturellement plongés dans une attitude d’écoute que nous souhaitons transmettre, en faisant se rejoindre la performance et son image, dans une installation.
Cette oeuvre est une traduction visuelle et sonore de ma recherche physique en cirque somatique. Le cirque est une discipline qui exige la précision, par conséquent toute modification extérieure (chaleur, humidité, différence de hauteur d’accrochage….) doit être absorbée par le corps de l’acrobate pour que la prouesse puisse se faire. Dans ma pratique de la danse somatique, on parle “d’être chorégraphié par l’espace”. Comment trouver cette porosité tout en étant en relation avec un agrès de cirque ? Comment laisser l’environnement nous traverser, entrer en dialogue avec celui-ci ? J’ai choisi d’en faire un film pour pouvoir aller choisir mon espace, car l’environnement est souvent très silencieux, dans une salle de représentation. Alors que dehors, je reçois les piaillements des oiseaux, des coups de vent, des crissements d’arbres qui sont autant d’événements qui m’encouragent à réagir, qui dialoguent avec le mouvement. J’ai choisi de faire réaliser un travail approfondi sur le son pour qu’un second sens représente l’interaction mouvement-environnement, qui est essentiellement kinesthésique. C’est donc une traduction d’un dialogue kinesthésique, vers une forme visuelle et sonore.
Projet réalisé grâce au soutien du Conseil des arts du Canada