Projet en collaboration avec le Collectif VRAC basé sur les projets Plonger dans la marche et Dancing Being
Présenté à la Galerie UQO, juillet 2018, à l’occasion de la conférence CYPSY23.
Installations interactives, projections de vidéos sur des « kakemonos » (surfaces suspendues destinées habituellement à recevoir des peintures ou des calligraphies), ce projet vous fera vivre les moments forts d’une marche de 500km entre Tokyo et Kyoto tirés du livre “Plonger dans la marche, plonger dans le Japon”. Décidé sur un coup de tête par une jeune femme sans aucune expérience similaire, ni marche, ni voyage seule, ce voyage est raconté sur un ton que n’importe qui pourrait s’approprier.
Les scènes vécues pendant le voyage, parfois filmées, parfois racontées sur un ton intime dans son carnet de voyage, sont celles qui auraient pu vous arriver. L’attention portée à la nature toutefois, et aux sensations intérieures, pourrait guider votre attention vers des espaces que vous ne visitez que rarement. Le rapport au monde que Camille a développé durant ses pratiques de cirque et de danse, ainsi que celui suggéré par le shintoïsme qui flotte dans l’air japonais transpire à travers la texture du récit (qu’il soit auditif ou visuel).
L’interaction et l’immersion dans les projections offertes par l’installation vous permettent d’expérimenter une forme de réalité virtuelle qui peut se vivre en groupe, sans dispositif de casque. Les mouvements du corps perçus par l’installation déclenchent des projections et des sons, l’histoire se reconstruit par fragments d’une manière unique, générée par les interactions. L’immersion dans les scènes pourra être explorée seule ou en groupe, et vous aurez l’occasion de découvrir de quelle manière la collaboration en groupe pourrait vous emmener ailleurs, dans des espaces impossibles à visiter seuls.
Ce projet est inspiré des écrits de la phénoménologie d’Husserl ou de Merleau-Ponty (« phénoménologie de la perception »), de la danse somatique par des stages vécus et par les écrits de Moshe Feldenkrais (« l’énergie par le mouvement ») et d’Anna Halprin, des neurosciences par l’intermédiaire du travail sur la vicariance de Berthoz, et du travail d’anthropologues comme Eduardo Kohn ou David Abram qui militent pour une approche « anthropologique » non anthropocentrée. En tissant des liens entre toutes ces disciplines, nous proposons au public de vivre une expérience sensible, transmission non quantifiable.