Si l’on voit des peaux d’arbre, quels sont les critères qui font que l’une est plus belle qu’une autre ? Si tout à coup on croit qu’il s’agit d’une peau humaine, est ce que nos critères changent ? Notre attachement ? Quel attachement et quel respect de la vie développe-t-on si l’on n’a pas clairement identifié ce que l’on voit ? Tout le monde peut se projeter sur un élément naturel, on ne s’en méfie pas, notre regard sur la nature n’est pas chargé de nombreux préjugés comme peut l’être notre image de tierces cultures. Pourtant son fonctionnement en termes de dynamiques est si semblable au nôtre, communautés, communication, échanges, symbioses… S’il est si facile pour nous de comprendre pourquoi la diversité est une force, une condition nécessaire à la survie, et une chose magnifique dans la nature, est-ce que l’observer peut nous aider à ouvrir cette perspective dans nos regards sur nos congénères ?
Les textures des peaux sont très variables selon les espèces de bouleaux, leur âge, leur exposition au vent et leurs couleurs forment tout un spectre allant du vert clair au marron sombre en passant par le rose et le jaune. La diversité des textures et des couleurs évoque métaphoriquement la diversité des pigments de peaux humaines et des corporalités. Les fragments d’arbres que j’ai choisis de photographier ont en commun le fait qu’ils m’évoquent des traits humains par leur forme. Pudeur, fragilité, candeur, sagacité, résilience ou puissance… La peau est aussi la surface de contact, le lieu de rencontre entre les corporalités, du toucher. Les photos sont prises toujours de face mais de plus ou moins près.
J’aime aborder la diversité par l’angle de la subjectivité des expériences. Ce qui m’intéresse en partageant un vécu c’est de créer une brèche dans notre perspective, une question, en se mettant à la place d’un autre Humain, et si ? … Pour cela il est indispensable de se placer très proche du ressenti de l’autre, de ses sensations, de sa perspective, de son rapport au monde. J’utilise beaucoup la nature dans mon travail car c’est un élément culturellement assez neutre, auquel les gens sont habitués, voire envers lequel ils ont développé une intimité. Si l’on voit des peaux d’arbre, quels sont les critères qui font que l’une est plus belle qu’une autre ? Si tout à coup on croit qu’il s’agit d’une peau humaine, est ce que nos critères changent ? Notre attachement ? Quel attachement et quel respect de la vie développe-t-on si l’on n’a pas clairement identifié ce que l’on voit ? Tout le monde peut se projeter sur un élément naturel, on ne s’en méfie pas, notre regard sur la nature n’est pas chargé de nombreux préjugés comme peut l’être notre image de tierces cultures. Pourtant son fonctionnement en termes de dynamiques est si semblable au nôtre, communautés, communication, échanges, symbioses… S’il est si facile pour nous de comprendre pourquoi la diversité est une force, une condition nécessaire à la survie, et une chose magnifique dans la nature, est-ce que l’observer peut nous aider à ouvrir cette perspective dans nos regards sur nos congénères ?
Les textures des peaux sont très variables selon les espèces de bouleaux, leur âge, leur exposition au vent et leurs couleurs forment tout un spectre allant du vert clair au marron sombre en passant par le rose et le jaune. La diversité des textures et des couleurs évoque métaphoriquement la diversité des pigments de peaux humaines et des corporalités. Les fragments d’arbres que j’ai choisis de photographier ont en commun le fait qu’ils m’évoquent des traits humains par leur forme. Pudeur, fragilité, candeur, sagacité, résilience ou puissance… La peau est aussi la surface de contact, le lieu de rencontre entre les corporalités, du toucher. Les photos sont prises toujours de face mais de plus ou moins près.
La diversité des cadrages fait qu’on ne sait pas toujours si on voit un arbre, ou bien un détail un peu abstrait. Je travaille sur cette ambivalence, regarder les arbres pour mieux voir les Humains, ne plus vraiment savoir ce que l’on regarde, arbre ou humain, seule certitude : c’est du vivant. Je me sers de ce jeu avec la perception pour déstabiliser notre regard sur la diversité et questionner le rapport au vivant, au respect de la vie, à sa fragilité.